À El Mansouria, au seuil de la forêt de Benslimane, le Grand Stade Hassan II s’annonce comme plus qu’un équipement, mais une pièce de territoire. Dans la province de Benslimane, le site est pensé comme un complexe sportif où l’architecture met en scène l’arrivée des foules, le temps d’avant-match et les usages quotidiens. Ici, le Grand Stade n’est pas un objet isolé dans la mesure où il cherche un langage.
La tente posée en pierre angulaire du concept
Le stade Hassan II se lit comme une grande tente, symbole d’hospitalité enraciné dans la culture marocaine. Cette figure dépasse le rôle du décor en structurant l’espace. Une vaste toiture en aluminium translucide, composée d’un treillis posé sur une charpente métallique, s’élève comme un paysage suspendu. Elle filtre la lumière, apprivoise le vent et cadre le ciel, donnant au stade une respiration aérienne. Sous ce voile protecteur, les seuils se déploient naturellement, parvis ombragés, galeries ouvertes, paliers d’attente, autant d’espaces qui rythment l’arrivée et préparent à l’expérience. La couverture n’est plus seulement un abri, elle devient climat, repère et geste d’accueil. Plus haut, les circulations s’animent et se prolongent par des jardins suspendus avec de véritables balcons plantés, lieux de rencontre où l’on se retrouve avant de plonger dans l’événement. De cette continuité naît une architecture contemporaine, capable de convoquer la mémoire des rassemblements tout en projetant le regard vers l’avenir.
Forme, structure, expérience
Dans le bowl, les lignes de vue se tendent et guident le regard, tandis que les pentes orchestrent la proximité et rapprochent le spectateur de l’action. L’acoustique, elle, concentre l’énergie des virages et transforme le tumulte en intensité collective. Autour de cette arène, les parcours, escaliers, rampes, promenades, prolongent le mouvement et s’accordent à la logique de la couverture, où dominent lisibilité, continuité et confort.
Ainsi, la technique ne vient pas effacer le récit, elle l’amplifie, donnant à l’expérience une profondeur sensible. Dans cette cohérence, la charpente métallique s’unit à la légèreté du treillis d’aluminium, dessinant une silhouette claire, immédiatement compréhensible par tous.
Gouvernance et maîtrise d’ouvrage
Dans l’écosystème opérationnel, l’Agence nationale des équipements publics intervient aux côtés de la Société nationale de réalisation et de gestion des installations sportives pour orchestrer études, marchés et phases de réalisation. Côté football, l’impulsion portée par Fouzi Lekjaa rappelle que l’infrastructure est aussi un récit national, la volonté d’un pays de se doter d’outils à la hauteur de ses ambitions.
Stade Hassan II – Auteurs et signatures
Le Grand Stade Hassan II s’appuie sur une chaîne d’acteurs clairement identifiée. La maîtrise d’ouvrage est assurée par la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF), qui définit le cap, valide le programme et garantit la conformité aux exigences internationales. L’exécution est pilotée par le groupement d’entrepreneurs SGTM/TGCC, responsable de la construction, de la synthèse technique et du respect des délais.
La conception architecturale est le fruit d’une collaboration entre Tarik Oualalou au sein de Oualalou + Choi et Populous, agence internationale reconnue pour les équipements sportifs. Ce binôme associe une lecture fine du contexte marocain et des codes culturels avec une expertise mondiale des grands stades, afin de concilier identité locale, fonctionnalité et standards de scène internationale.
Trois focales d’architecte
1) Culture et climat
La tente comme matrice, elle relie la forêt de Benslimane au parvis, l’ombre au confort d’attente, la mémoire au présent. La toiture en aluminium translucide ouvre la voie à des dispositifs passifs (lumière, ventilation, protection), que prolonge une ingénierie mesurée.
2) Structure et détail
Sous la beauté de la figure, la réalité des portées. La charpente métallique et le treillis en aluminium supposent un soin de dessin : flèches, dilatations, assemblages, maintenance. Ici, le détail n’est pas une fin, il garantit la durée de vie du geste.
3) Usage et quotidien
Le pari d’un Grand Stade vivant hors événement. Les jardins suspendus, les promenades et les seuils programmables doivent accueillir marchés, pratiques libres, rencontres. L’architecture gagne quand elle soutient la vie ordinaire.
Conclusion
Le Grand Stade Hassan II n’additionne pas des prouesses. Il compose un langage, une tente pour abriter, un paysage pour guider, une structure pour durer. Dans la province de Benslimane, au contact de la forêt de Benslimane, l’ouvrage cherche l’équilibre entre monumentalité et quotidien, entre récit national et usages de proximité. C’est à cette condition que le stade Hassan II deviendra un repère urbain, une architecture hospitalière, claire et durable dans le grand récit de la Coupe du Monde 2030.
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Toutes les images du stade proviennent du site officiel de OUALALOU + CHOI
